Comment arroser une carrière équestre sans gaspiller d’eau (ni d’argent !) ? Entre les restrictions d’eau, la sécheresse et la canicule, les pluies rares mais brutales qui ne vous rendent pas forcément le meilleur service, la question de l’arrosage / irrigation d’une carrière s’est complexifiée. L’une des méthodes les plus économes en ressource et économique sur la durée consiste à installer une sub-irrigation.

Depuis 3 ans, à la sortie de l’été, la quasi-totalité des départements de métropole se retrouvent en alerte sécheresse. En octobre 2023, 88 départements subissent une alerte ou des appels à restriction d’eau. Or, les sols équestres doivent être arrosés toute l’année (hors période de gel). Votre dépense en eau est forcément problématique dans ce contexte.

Pourquoi les sols équestres ont-ils besoin d’eau ?

Sur une couche de travaille sableuse, l’eau est essentielle pour l’homogénéité. Une bonne humidité garantit une bonne tenue et limite la formation de poussière. La quantité d’eau, ensuite, dépendra du type de travail pratiqué en carrière. CSO et concours hippiques l’été, dressage, reprises quotidiennes… Plus vous allez solliciter vos sols équestres, plus leur entretien et leur besoin en arrosage seront importants.

Un sol 100% synthétique ou organique, par exemple, n’aura pas besoin d’arrosage. Mais ce sont des cas plus rares et moins recommandés pour une sollicitation régulière.

Que se passe-t-il sur un sol mal irrigué ?

Un sable trop arrosé devient trop dur. Il se ferme trop vite, surtout s’il s’agit d’un microsable avec une granulométrie fine. Votre sable a besoin d’eau sans être totalement gorgé, pour ne pas fragiliser certains chevaux (et poneys) lors du travail.

À l’inverse, un sable pas assez humidifié devient fouillant. Il se défait, des trous se forment, il s’ouvre sous les pieds des chevaux et présente aussi un risque pour leurs articulations.

Quand faut-il arroser une carrière équestre ?

L’arrosage ou l’irrigation dépend beaucoup de la zone géographique et climatique, de l’exposition de la zone aux vents et aux intempéries, mais aussi des attentes que vous en avez.

Certains propriétaires d’écuries qui organisent des concours hippiques l’été, par exemple, préfèrent arroser leur carrière entre chaque usage, soit toutes les heures ou toutes les deux heures, avec une légère aspersion qui vient redonner de la tenue au sable. Ce qui exige une bonne installation d’arrosage, une rapidité d’exécution et, surtout, un accès facile à la ressource en eau (cuves de récupération, accès privé à une nappe phréatique…).

Quelles solutions d’arrosage ou irrigation pour les sols équestres ?

Le panel de solutions est large. Vous pouvez opter par exemple pour…

- L’arrosage par aspersion : en installant un canon à eau en périphérie ;

- La subirrigation, posée en sous-sol, avec rétention d’eau éventuelle ;

- Un système de citernes tractées (citerne d’épandage reliée à un tracteur et qui permet d’arroser toute la surface en une fois) ;

- Le brumisateur (comme depuis les toits d’un manège) pour arrosage par le haut, si vous avez installé une structure au-dessus de la carrière ;

- Un arroseur rotatif avec branchement sur tuyau : la solution « classique » qu’on pense toujours plus économique à l’achat… mais qui fait perdre en réalité de grosses quantités d’eau.

En général, le choix se fait selon les possibilités d’adaptation du terrain. Or, plutôt que de réfléchir seulement en termes de praticité, l’idéal aujourd’hui est de calculer les risques que vous souhaitez éviter : manque d’eau, restrictions et surcoûts qui pourraient s’accroître.

Par exemple, avec un système d’aspersion, le risque est d’augmenter la dépense en eau et financière à la fois. En effet, avec ce type d’arrosage, l’eau a tendance à rester dans la couche supérieure. Les 10 à 15cm de surface sableuse ne sont pas irrigués à fond et l’eau va très vite s’évaporer.

Qu’est-ce que la sub-irrigation et comment ça marche ?

Subirrigation par capillarité, par réservoir d’eau ou goutte à goutte, il existe plusieurs systèmes enterrés qui font remonter l’eau directement dans les sols… par en-dessous.

Le système Hydroground, par exemple, se compose d’un tapis en PVC avec ses tuyaux en goutte à goutte que vous pouvez brancher directement sur un arrosage, en prévoyant une autre arrivée d’eau en cas de besoin (cuve de récupération en surface ou enterrée, par exemple).

En savoir plus sur HydroGround

Les avantages d’un arrosage par subirrigation

Le système sous-terrain ne perd pas d’eau. L’eau reste dans le sol, elle ne s’évapore pas comme avec l’aspersion. Par ailleurs, elle s’infiltre parfaitement dans toutes les couches du sol et ne se concentre pas seulement en surface, ce qui garantit une meilleure homogénéité.

Vous n’avez pas besoin de faire intervenir une citerne ou un tracteur, ce qui vous permet de travailler quotidiennement, toute la journée sur les pistes, et sans danger pour les chevaux.

Consommation réduite : le système Hydroground fonctionne à basse pression.

Tous ces critères combinés vous permettent d’économiser à l’arrivée entre 40% et 50% d’eau sur votre consommation habituelle.

Autre avantage non négligeable : le drainage

À l’inverse, l’installation en sous-sol permet de recueillir les excédents d’eau en cas de très fortes intempéries, en participant à drainer les écoulements pour éviter les flaques en surface. Vos sols sont ainsi plus praticables, toute l’année.

Les autres aspects indirects qui vous font économiser

Meilleure durabilité des sols

Puisque vos sols restent humides, vous avez moins de perte. Ils se tiennent mieux (peu de poussière) et à tous les niveaux de la carrière. Y compris dans les angles, qui sont souvent plus difficiles d’accès pour l’entretien et oubliés de l’arrosage.

Meilleure santé des équidés

Il y aura moins de risques pour les bronches des chevaux si vos sols font moins de poussière. Mais c’est surtout un confort de travail qui se ressentira sur les sabots et les articulations. Et donc moins de frais vétérinaires à prévoir par rapport à un travail sur sol mal irrigué.

Les critères pour faire le bon choix d’arrosage

Si vous en êtes à l’étape création de projet, réalisez d’abord une étude économique pour aller tout de suite au plus rentable. Pour l’étude technique, la question à se poser est : « qu’est-ce que je veux au niveau de mes pistes ? Travailler tous les jours et superviser l’arrosage entre chaque séance ? Pouvoir arroser la nuit sans m’en préoccuper ? Ne pas perdre de temps avec ça ? ».

Si votre carrière équestre souffre déjà d’un défaut d’humidité, n’attendez pas pour changer l’arrosage. Votre couche de travail va s’abîmer plus vite et vous risquez de devoir amender votre sable – voire le remplacer complétement – ce qui finira par vous coûter beaucoup plus cher. Surtout si, par la suite, le problème du manque d’eau n’est pas résolu…

En attendant de modifier durablement son taux d’humidité, vous pouvez aussi fibrer votre sol pour l’assouplir.

Faites-vous conseiller pour tester la sub-irrigation sur votre sol équestre.

Pour plus de conseils sur la bonne gestion de l’eau en milieu équestre, vous pouvez aussi écouter nos podcasts dédiés.