Comment se garer facilement dans un centre équestre ? Entre les voitures, les vans simples et les vans doubles, les camions, tracteurs, remorques, et autres Bobcat, il faut de la place pour manœuvrer tout ça, surtout autour des zones de stationnement.

Idéalement, la circulation et le stationnement devraient « rouler » tout seuls. Vous ne devriez plus avoir à vous en occuper, mais… Vous constatez peut-être que les vans manquent souvent de place ou que les jours de concours deviennent un casse-tête digne de Tetris, et ça bouchonne à l’entrée comme à la sortie. Vos aires de stationnement ont tendance à se creuser sous les roues qui patinent et deviennent boueuses en temps de pluie. Ce qui devait juste faire partie du décor devient une problématique récurrente à traiter.

Il existe quelques notions-clés de gestion de l’espace qui peuvent vous aider à (vous) offrir des conditions de parking accueillantes au sein d’un centre équestre. Ce qui suit devrait vous permettre de comprendre, entre autres, à quoi sert le rayon de braquage et comment l’utiliser pour gagner de la place, comment l’intégrer à vos calculs et (ré)aménager vos places de stationnement.

Les dimensions à connaître : rayon de braquage et normes de stationnement

Sur un parking de centre équestre, le premier problème de place est surtout lié à la manœuvrabilité. C’est le cas des véhicules lourds ou équipés d’une remorque, qui ne peuvent pas tourner facilement et manquent d’espace pour effectuer un demi-tour. On étudie le rayon de braquage pour éviter ce genre de situations.

La notion paraît complexe, mais tout le monde l’a déjà vue ou vécue en pilotant un véhicule.

Comprendre le rayon de braquage

Le rayon de braquage correspond à l’espace minimal nécessaire qu’il faut à un véhicule pour effectuer un virage complet en braquant le volant à fond.

Le rayon de braquage varie selon la vitesse du véhicule, sa maniabilité (2 ou 4 roues motrices, direction assistée), l’angle des roues... On le calcule à coups de sinus et d’hypoténuse mais la bonne nouvelle, c’est que ce calcul n’est pas de votre responsabilité. En réalité, ce sont les constructeurs automobiles qui manient cette notion, pour améliorer la manœuvrabilité du véhicule et réduire au maximum ce rayon de braquage. Soit réduire au maximum la place qu’il faudra au véhicule pour se garer, tourner, etc.

Pourquoi vous parle-t-on alors du rayon de braquage, si son calcul ne dépend pas de vous ?

Parce que c’est ensuite à vous d’intégrer les capacités des véhicules à votre espace disponible. D’ailleurs, vous avez sans doute déjà manié ce concept, même sans le savoir. Vous visualisez sans doute déjà assez bien la place qu’il faut à votre camion chevaux pour faire demi-tour… C’est qu’il a un rayon de braquage très élevé.

Retenez que plus un rayon de braquage est petit, mieux le véhicule tournera, et moins il aura besoin d’espace. Un rayon de braquage vous donne donc une idée de la surface qui doit rester disponible pour permettre à chacun de manœuvrer. En moyenne, les véhicules que vous pouvez croiser sur un centre équestre ont un rayon de braquage de :

- voiture seule : 10 à 12 mètres
- tracteur ou remorque agricole : 10 à 15 mètres
- camion : 12 à 18 mètres
- voiture avec un van : 15 à 20 mètres
- camion à chevaux : 18 à 25 mètres
- les quads ou mini-chargeuses ont un rayon plus faible que les autres véhicules.

Normes de places de parking pour les véhicules légers et poids lourds

L’autre contrainte spatiale à respecter quand on conçoit un parking de centre équestre, c’est la taille minimale des places dessinées au sol. Si votre centre équestre doit recevoir du public (si les visiteurs ne se garent pas dans la rue ou par leurs propres moyens), vous dépendez de la norme NF P 91-100. Elle établit le dimensionnement des places d’un parking selon sa disposition par rapport à la circulation, et pour respecter le rayon de braquage moyen des véhicules légers (moins de 3,5t et 1,90m de hauteur).

Largeur minimale :

- 2,30 mètres pour une place standard.
- 2,50 mètres dans les zones très fréquentées

Longueur minimale :

- 5,00 mètres pour une voiture classique.
- 5,50 mètres pour les SUV.

Pour garer des poids lourds, les normes de dimensionnement sont naturellement élargies :

Largeur minimale : 3,50 à 4,00 mètres (3,50 m pour un poids lourd standard, 4,00 m pour des camions avec des équipements spécifiques comme les camions à chevaux).

Longueur minimale : 12,00 à 18,00 mètres (selon qu'il s'agisse d'un camion seul ou semi-remorque).

N’oubliez pas les places pour les PMR (Personnes à Mobilité Réduite), obligatoires dès lors que vous recevez du public. Elles doivent représenter 2% de vos places totales. Pour leur dimensionnement, seule la largeur change par rapport aux véhicules légers : 3,30 mètres, avec une bande latérale pour faciliter l’ouverture des portes ou l’utilisation d’un fauteuil roulant.

 

Concevoir un parking adapté à votre centre équestre

Comment appliquer facilement toutes ces contraintes techniques au moment de réaliser ou aménager le stationnement ?

Dimensionner les places de stationnement…

On retiendra d’abord le rayon de braquage le plus élevé. Soit l’espace minimal nécessaire à ce que le plus gros véhicule puisse effectuer un virage pour se garer :

- 25 mètres pour les camions équestres et gros attelages.
- 15-20 mètres pour les voitures avec van.
- 10-12 mètres pour les véhicules légers (voitures, quads).

Si vous devez accueillir des véhicules larges et lourds au cœur de vos écuries, vous devez donc pouvoir proposer cette surface de manœuvre pour stationner.

On parle ici de surface de manœuvre, car l’enjeu n’est pas seulement la taille des places. Bien souvent, ce qui coince c’est l’espace disponible pour braquer les roues du camion, faire demi-tour, etc.

… En pensant aux zones de manœuvre

Pour vous éviter les maux de tête, pensez donc à la circulation jusqu’au parking et à la zone de manœuvre aux abords du parking.

Idéalement, envisagez des espaces larges et dégagés :

- allées de circulation : 6 - 8 mètres de large minimum.
- aires de retournement : diamètre de 30 à 40 mètres.

La clé d’un bon aménagement de parking : penser en système global

Un centre équestre compte rarement sur une seule zone de stationnement. Dans les faits, plusieurs types de véhicules doivent entrer, charger ou décharger des matériaux, des passagers ou des chevaux, et donc circuler à travers le centre pour se garer au bon endroit.

Ce n’est sans doute pas utile de dégager d’immenses espaces pour poids lourds à chaque coin du centre, mais de prévoir exactement les zones de retournement adéquates selon le type de véhicule usuel et les emplacements dédiés, ainsi que les voies de circulation qui relient le tout.

Par exemple, on préfèrera des places surdimensionnées à proximité des paddocks ou des zones de compétition. Les camions pourront circuler sans croiser les voitures sans vans pour ne pas gêner la fluidité les jours de concours.

Les tracteurs, remorques et autres engins techniques doivent avoir accès aux zones de fourrage et aux carrières, il faut donc des voies de circulation suffisamment larges et stables entre ces espaces. Et un lieu de stationnement adapté et accessible rapidement depuis les bureaux ou les différentes zones d’activité.

Le confort d’usage, votre atout durabilité

Reste une grande problématique des centres équestres dotés d’une bonne fréquentation : l’état des sols.

Vous recevez régulièrement des véhicules. Les chevaux, vos employés, les cavaliers, les visiteurs circulent et passent d’un espace à l’autre constamment.

Idéalement, tous ces usagers ne patinent pas dans la boue ou dans des crevasses. Et les chevaux ne fragilisent pas leurs articulations en passant d’un sol dur à du sable plusieurs fois par jour, notamment les jours de concours.

Par ailleurs, maîtriser son angle de braquage pour se garer est un art… qui permet entre autres d’économiser ses pneumatiques. Assouplir les sols sous les roues des véhicules (avec des matériaux fins) peut encore contribuer à limiter l’usure des pneus (moins abrasif, meilleure répartition de la charge, etc.).

Vous avez alors tout intérêt à stabiliser vos voies de circulation et vos sols de stationnement. C’est-à-dire à privilégier des sols souples, qui se tiennent sur la durée et sous le poids, le poinçonnement des sabots et le passage des roues à haute fréquence.

Consultez ici des solutions de sols équestres stabilisés à partir de dalles alvéolaires.