Vous êtes prêt(e) à ouvrir votre écurie de propriétaire ? Vous avez déjà l’implantation, il vous reste donc à préparer l’aménagement. Quels doivent être vos critères de décision pour cela ? 
Que vous montiez un centre équestre ou un élevage, la stratégie idéale c’est de penser… comme un cheval ! Car, en pensant à son bien-être dès la conception de votre écurie, vous pensez en réalité au vôtre. Plus le cheval se sentira chez lui dans votre écurie, meilleure sera sa santé et plus la gestion sera facile. Fonctionnalité, organisation, entretien : voilà ce qu’il faut faire pour créer une écurie harmonieuse et vouée à la réussite.

Cheval en groupe, cheval heureux

Plusieurs études le montrent aujourd’hui, le cheval qui vit en groupe a un comportement moins agressif envers ses congénères et envers l’homme. Rien d’étonnant à cela, puisqu’il retrouve alors le comportement naturel qui est le sien à l’état sauvage, où le troupeau trouve sa propre harmonie et son équilibre. On apprend par les études scientifiques consacrées à cet animal que le cheval travaille mieux, se calme plus vite, est moins soumis au stress, accepte le contact humain et la complicité plus facilement s’il n’est pas hébergé seul.

Le fait de prendre en compte ce besoin grégaire permet ensuite d’éviter quelques coups de sabots lors du curage, les refus systématiques du mors, ou encore de faciliter l’apprentissage du dressage par exemple.

Partant de ce constat, on peut concevoir une écurie qui ne privilégie pas forcément le box individuel, ou du moins pas uniquement. On note quelques exceptions où le système individuel est préférable, comme dans le cas d’étalons ou d’une poulinière ayant mis bas et qui doit créer une relation intime à son petit. 

 

Pour éviter l’isolement, une bonne solution est aussi d’envisager des espaces de circulation libre et un espace d’hébergement collectif en stabulation, ainsi qu'un paddock à proximité pour des sorties à deux minimum.

Si vous optez pour des écuries collectives, l’aménagement doit prévoir des portes larges pour passer d’un espace à un autre (entrer au dortoir par exemple) et des zones bien séparées pour la manutention, la manipulation et les soins individuels. Car, si la vie de groupe est essentielle, un troupeau ne diffère pas beaucoup d’une cour d’école. Il faut donc prévenir les comportements d’exclusion ou de dominance (éviter de créer trop de recoins, par exemple, où le dominant du troupeau pourrait isoler un élément plus faible).

Votre centre équestre (ou votre élevage de chevaux) peut s’agrandir rapidement, vous allez probablement recevoir de nouveaux pensionnaires qui devront s’intégrer au groupe déjà constitué. Pour ne pas avoir à attendre l’été où on laisse souvent le troupeau faire connaissance au pré, pensez à créer un box (ou un paddock) d’intégration. Chaque nouvel individu modifie la dynamique du groupe, il faudra donc une phase d’adaptation pour rebattre les cartes et ne pas risquer une bataille d’egos dans le manège ou en balade.   

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Bien dormir, c’est essentiel

C’est ici que la notion d’espace prend tout son sens : chaque cheval doit légalement pouvoir s’allonger pour dormir. Et, comme pour un cycle humain, son confort est capital : mieux il se reposera, meilleure sera son humeur et son attention lors des séances de travail. On évite donc les boîtes à sardines ! Une solution efficace ici peut être le dortoir collectif, au centre du concept d’écurie active. Avec des portes d’entrées larges et peu de séparations internes pour éviter les exclusions.

Autre point capital en matière de conception : le sol.

En effet, il sol joue un rôle immense à la fois pour le confort mais aussi la santé des animaux. Un revêtement isolant permettra notamment de stabiliser et maintenir la température, qui doit, dans l’idéal, varier aussi peu que possible (entre 10 et 25ºC sans brusques changements). Par ailleurs, un sol souple garantit aussi le confort du cheval et protège ses articulations. Un tapis PVC, un matelas moelleux, sont par exemple des facteurs de bien-être accessibles et pratiques que vous pouvez facilement mettre en place. À compléter avec une litière absorbante, qui devra être nettoyée tous les jours, comme dans des box classiques. Pensez donc à l’accessibilité pour vos équipes !

Que vous ayez choisi l’hébergement collectif ou individuel, n’oubliez pas les fenêtres ! L’éclairage naturel compte énormément dans l’équilibre psychologique de l’animal, autant que dans celui de l’homme. Par ailleurs, il faut une ventilation correcte pour éviter l’accumulation de poussières qui encombreraient les bronches, tout en évitant l’humidité et les courants d’air, tout aussi dangereux pour sa santé respiratoire.

À table… toute la journée !

Point essentiel : la nourriture.

Contrairement à nos habitudes humaines, un cheval ne mange pas trois fois par jour. Seul dans sa prairie, il va brouter en continu et peut passer ainsi 10 à 15 heures à se nourrir.

Il a tendance à produire des fluides digestifs en permanence et en petite quantité. Il a donc besoin d’une nourriture pas trop riche et, surtout, distribuée toute la journée.

Ceci dit, aucune écurie ne peut fonctionner correctement en organisant une distribution de granulés et de fourrage en continu à chaque individu.

C’est pourquoi, la plupart des écuries fonctionnent par distributions massives trois fois (ou plus quand c’est possible) par jour, ce qui ne favorise pas le travail digestif et provoque parfois des coliques. Résultat : un cheval à l’estomac lourd, qui travaille mal et se fatigue plus vite.

Pour ne pas avoir à distribuer à la main des rations minimes tout au long de la journée, vous pouvez mettre en place un système de distribution automatisé.

Dans l’idéal, il faut pouvoir établir des zones de circulation libre, où le cheval alterne lui-même entre granulés et fourrage, avec une ration calibrée selon sa taille, son poids, sa santé, et gérée par un système informatique qui libère la bonne quantité quand l’individu vient chercher sa pitance.

N’oubliez pas les abreuvoirs, qui peuvent se situer à un endroit stratégique et facilement accessible de votre écurie, comme en sortie de dortoir ou près des box.

 

La vie quotidienne, comme dans la nature

Comme il faut qu’il se dégourdisse les jambes, qu’il puisse trotter, galoper et s’ébrouer, chaque cheval peut fouler dans une journée des sols complètement différents. L’idéal est donc que ses sensations soient le plus proche possible de la réalité de son espace naturel. Pour son bien-être comme pour vous, puisqu’un sol optimal vous évite d’avoir à appeler le maréchal ferrant ou l’ostéopathe tous les jours.

En choisissant des dalles de stabilisation pour vos différents terrains (couloirs, manège, carrière, espace cantine, zones de circulation libre…), vous offrez le confort à vos chevaux et préservez notamment leurs articulations avec un contact agréable sur un sol souple. Un bon système de filtrage et d’évacuation des eaux évite la boue, donc les glissades pour eux comme pour les équipes de l’écurie. Pas de risque d’inondation ni de pataugeoire, c’est une série d’installations qui dure plus longtemps et se révèle plus facile à entretenir.

Par ailleurs, le petit plus pour un cheval en parfaite santé, c’est une zone de liberté pour lui comme la zone de roulade. Dans son milieu naturel, en effet, le cheval a tendance à se rouler pour se gratter mais aussi pour imposer sa place dans le groupe. Il s’ébouriffe la crinière et se couvre les poils de sable – pour le plus grand plaisir du soigneur qui vient de le panser – et ce, qu’il s’agisse d’un trotteur, d’un poney, d’un selle français ou d’un cheval de trait : c’est un comportement social classique et particulièrement sain. Privilégiez un espace éloigné des zones de repas et du fumier, et plutôt proches des zones ouvertes au passage collectif.

   Vous avez les bases, à vous de créer votre écurie de propriétaire harmonieuse. Et pourquoi pas une écurie active ? (Pour en discuter plus en détails, contactez-nous vite.)